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Jean de La Varende
Jean Balthazar Marie Mallard de La Varende Agis de Saint-Denis, baron Agis de Saint-Denis, « vicomte » de La Varende, connu sous le nom de Jean de La Varende, né le 24 mai 1887 au château de Bonneville à Chamblac (Eure), mort le 8 juin 1959 à Paris, est un écrivain français. Parmi les centaines de nouvelles que compte son oeuvre, le terroir normand (notamment le Pays d'Ouche) constitue le cadre principal. S'y ajoutent des contes et des romans dont les éditions numérotées sont aujourd'hui recherchées. Mais l'attrait de la mer, sa passion pour la navigation, mais aussi la Bretagne et l'Espagne, la mise en scène de curés de campagne, de paysans mais également de hobereaux normands, milieu auquel il appartient et la nostalgie de l'Ancien Régime forment la trame essentielle de son oeuvre. Son écriture à la fois sentimentale et romantique est très attachée au sol, au sens de la terre labourée, aimée, transmise intacte. Elle cherche à décrire la pureté tout en sachant exprimer l'homme dans ses travers et ses erreurs. Les récits ont souvent pour fond une sorte de transmission idéale des traditions rurales du passé, tant dans les chaumières que dans les châteaux, qu'il décrit dans quelques beaux livres. Son oeuvre est à mettre en lien à celle de ses pères en lettres : notamment Barbey d'Aurevilly et Flaubert, autres normands. Dans L'homme aux gants de toile, il a l'audace d'ajouter deux nouvelles aux Diaboliques du Connétable des Lettres. Ce traditionaliste catholique à la foi tourmentée était en outre monarchiste, proche du journal lAction française. Cette position politique est probablement la cause d'une sorte de "mise sous scellés" de ses écrits, aujourd'hui méconnus, à l'instar d'autres Henry Bordeaux, Paul Bourget ou Michel de Saint-Pierre, aussi prolixes et lus de leur vivant. On lui doit également de nombreuses biographies de qualité (tels des princes, Guillaume Le Conquérant, Anne d'Autriche ; des maîtresses des rois dans Les belles esclaves ; des marins ou des serviteurs de la couronne, le maréchal de Tourville, Surcouf, Jean Bart, Suffren, le duc de Saint-Simon ; des saints prêtres, saint Vincent de Paul, le saint curé d'Ars, Don Bosco ; et des normands célèbres, Flaubert, Charlotte de Corday, la famille de Broglie ; et des chouans, Cadoudal, etc.). Ces biographies laissent une large part au sentiment. Plusieurs de ses nouvelles, parues dans plusieurs journaux des les Années 1930, 1940 et 1950 ont fait l'objet de publications sous forme de recueils (voir ci-dessous la bibliographie de cet auteur), où l'ordre chronologique des récits donne le sentiment d'une aisante continuité. On lui également des trilogies de familles châtelaines dans les tourmentes d'après 1789, comme la série qui regroupe Le cavalier seul (1956), Coeur pensif (1957) et La partisane (1960, publication posthume), (famille d'Anville), où bien les divers romans liés aux familles de Tainchebraye avec Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour (1937), Le Centaure de Dieu (1938) et Man'd'Arc (1939). BiographieJean de la Varende, fils de Gaston Mallart de La Varende et de son épouse, née Laure Fleuriot de Langle, a vu le jour le 24 mai 1887 à Chamblac en Normandie. Il ne connût pas son père qui mourut la même année. Son grand père maternel, le contre-amiral Camille Fleuriot de Langle, descendant de Paul-Antoine Fleuriot de Langle, prit une part importante dans son éducation. En 1890, sa mère retourna en effet dans sa famille en Bretagne pour y élever ses enfants. Jean de La Varende fit ses études au collège Saint-Vincent de Rennes puis, après son baccalauréat, à l'École des beaux-arts de Paris. Cette période rennaise transparaît nettement dans Geoffroy Hay de nétumières (1908) et dans Le roi d'Écosse (1941). En 1919, il épouse Jeanne Kuhlmann-Roederer, veuve de Raoul Latham. Le couple s'installe définitivement à Bonneville, au château familial. De cette union, naîtra un fils, Éric, en 1922. Les débuts de La Varende en littérature sont difficiles : il essuie de nombreux refus d'éditeurs parisiens, mais publie quelques contes dans le Mercure de France. C'est l'éditeur Maugard, de Rouen, qui va assurer sa notoriété en publiant une série de nouvelles intitulées Pays d'Ouche (1934), préfacées par le Duc de Broglie. En 1937, il obtient trois voix au prix Goncourt avec Nez-de-Cuir. Les publications vont dès lors se succéder, assurées par les éditeurs Plon ou Grasset. Son talent est célébré par des critiques écoutés, notamment dans les milieux de droite et d'extrême-droite, tels Thierry Maulnier et Robert Brasillach. Ses succès littéraires lui permettent de poursuivre la restauration du château de Chamblac. Durant l'Occupation, il collabore à des journaux tels que Gringoire, Je suis partout, Le Petit Parisien, où ses chroniques lui sont confortablement payées. Le 17 décembre 1942, il est élu à l'Académie Goncourt. Peu après son élection, il donnera un article aux Cahiers franco-allemands, dans lequel il exaltera la Révolution nationale. Ces articles lui vaudront, après la Libération, de faire partie des auteurs sanctionnés par le comité national des écrivains, chargé de l'épuration. Son nom sera toutefois rayé de la "liste noire", car le comité considéra, globalement, que les contributions de La Varende à ces journaux "collaborationistes" étaient avant tout à caractère littéraires (il s'agissait en effet presque exclusivement de contes et nouvelles, publiées dépuis dans des recueils). La Varende démissionna toutefois de l'Académie Goncourt en décembre 1944, ce qui lui évitait peut-être une exclusion. Sa faveur auprès du public ne se démentira pourtant pas. En 1954, La Varende est candidat, sans succès, à l'Académie française, n'obtenant que onze voix. Une seconde candidature n'aboutira pas plus en 1956. Il meurt le 8 juin 1959. Il est inhumé avec ses ancêtres au cimetière de Chamblac, à proximité du château. Passionné par la mer, mais n'ayant jamais pu embarquer en raison d'une santé fragile, Jean de La Varende a réalisé une collection impressionnante de maquettes de bateaux et de navires, composée de plus de 2000 éléments. Une partie de cette collection est toujours conservée dans son château du Chamblac. Il était membre correspondant de l'Académie de marine. RéférencesOEuvresListe non exhaustive : - L'Amour sacré et l'Amour profane, Paris, Flammarion, 1959 (publication posthume)
- Caen, Caen, Éd. Publica, 1959 (publication posthume)
- Les Augustin-Normand, Le Havre, Impr. Le Floch, 1960 (publication posthume)
- Princes et manants, Paris, Gautier-Languereau, 1960 (publication posthume)
- La Partisane, Paris, Flammarion, 1960 (publication posthume)
- Seigneur, tu m'as vaincu..., Paris, Fayard, 1961 (publication posthume)
- Le demi-solde, Les amis de La Varende, 1962 (publication posthume)
- Le Jacobus Stainer, Paris, Fayard, 1962 (publication posthume)
- Le Non de monsieur Rudel, Paris, Flammarion, 1962 (publication posthume)
- Ô Pia !, Paris, p. Gaudin, 1963 (publication posthume)
- La noblesse, Les amis de La Varende, 1964 (publication posthume)
- Vénerie, Paris, Lanauve de Tartas, 1965 (publication posthume)
- Un français peut-il vivre à la campagne, Les amis de La Varende, 1966 (publication posthume)
- Par monts et merveilles, Paris, Klein, 1966 (publication posthume)
- Le bestaire de La Varende, Paris, Lacroix frères (La vie des bêtes), 1966 (publication posthume)
- L'Objet aimé, Paris, Plon, 1967 (publication posthume)
- Le Plat Pays, Lausanne, D. Viglio - Gonin, 1967 (publication posthume)
- Iniiation artistique, Les amis de La Varende, 1967 (publication posthume)
- Les chevaliers de Malte, Les amis de La Varende, 1970 (publication posthume)
- Des marins, de l'honneur et des dames, Paris, Plon, 1971 (publication posthume)
- La mélancolie, Les amis de La Varende, 1971 (publication posthume)
- Son altesse le Cheval, Les amis de La Varende, 1972 (publication posthume)
- Molière, Les amis de La Varende, 1973 (publication posthume)
- Suprêmes arguments, Les amis de La Varende, 1974 (publication posthume)
- Ratapoil et conpagnie, Les amis de La Varende, 1975 (publication posthume)
- Provinciales, Les amis de La Varende, 1976 (publication posthume)
- Grandeur et misère de l'officier français, Les amis de La Varende, 1977 (publication posthume)
- A Dieu mon âme, Les amis de La Varende, 1978 (publication posthume)
- Les Broglie (suite), Les amis de La Varende, 1979 (publication posthume)
- La Normandie des manoirs, Paris, J.-M. Lester, 1980 (publication posthume)
- Rudes histoires, Les amis de La Varende, 1980 (publication posthume)
- De bric et de broc, Les amis de La Varende, 1981 (publication posthume)
- Barbey d'Aurevilly, Les amis de La Varende, 1982 (publication posthume)
- Lettres à Michel de Saint-Pierre, Nexon, H. Anglard, 1983 (publication posthume)
- Nautoneries, Les amis de La Varende, 1983 (publication posthume)
- Esquisses littéraires, Les amis de La Varende, 1984 (publication posthume)
- L'objet rare, la femme unique, Les amis de La Varende, 1985 (publication posthume)
- Chantons tous son avènement, Les amis de La Varende, 1985 (publication posthume)
- Les apparitions de Tilly, Les amis de La Varende, 1986 (publication posthume)
- Terroirs et traditions, Les amis de La Varende, 1987 (publication posthume)
- Tendres confessions, Les amis de La Varende, 1988 (publication posthume)
- L'admirable inconnue, Tilly-sur-Seulles, Présence de La Varende, 1990 (publication posthume)
- La voile et la mer, Tilly-sur-Seulles, Présence de La Varende, 1991 (publication posthume)
- Racines de l'histoire, Tilly-sur-Seulles, Présence de La Varende, 1992 (publication posthume)
- Du Dandysme, Tilly-sur-Seulles, Présence de La Varende, 1993 (publication posthume)
- Monsieur de Saint-Simon à La Ferté-Vidame, Tilly-sur-Seulles, Présence de La Varende, 1994 (publication posthume)
- Les marines de La Varende, Bouhet, La Découvrance, 1995 (publication posthume)
- Cinémagrées, Tilly-sur-Seulles, Présence de La Varende, 1995 (publication posthume)
- Cet extraordinaire M. Jules Verne, Tilly-sur-Seulles, Présence de La Varende, 1996 (publication posthume)
- Falaise, berceau de Guillaume le Conquérant, un amateur, 1996 (publication posthume)
- Ouche, terroir bien aimé, Tilly-sur-Seulles, Présence de La Varende, 1997 (publication posthume)
- L'indifférente, Monaco, Le Rocher, 1999 (publication posthume)
- histoires cynégétiques, Tilly-sur-Seulles, Présence de La Varende, 2002 (publication posthume)
- Autoportrait, Tilly-sur-Seulles, Présence de La Varende, 2003 (publication posthume)
- Hollande 1940, Tilly-sur-Seulles, Présence de La Varende, 2004 (publication posthume)
- Gentilhomme d'hier et d'aujourd'hui, Tilly-sur-Seulles, Présence de La Varende, 2004 (publication posthume)
- Prière d'insérer, Tilly-sur-Seulles, Présence de La Varende, 2005 (publication posthume)
InéditsDeux associations se sont succédé depuis 1961 : - de 1961 à 1989 : « les Amis de La Varende »
- depuis 1992 : « Présence de La Varende », qui siège 16 rue La-Varende à Tilly-sur-Seulles (F-14250) et qui, comme celle qui l'a précédée, publie chaque année, outre des articles consacrés à l'homme et à l'oeuvre, des inédits de Jean de La Varende.
Bibliographie critiquePour une recension complète des oeuvres de Jean de La Varende, voir : Biographie de La Varende - Anne Brassié, La Varende. Pour Dieu et le roi, préface de Michel Mohrt de l'Académie française, Paris, Librairie académique Perrin, 1993, 540 p.
FilmographieLien externeAssociation Présence de La Varende Association présidée par Maitre André Boscher, elle organise à la fois des conférences à Paris et en région et une "Journée La Varende" par an, au printemps. Chaque journée est axée sur un ouvrage particulier de Jean de La Varende et permet de retrouver les lieux et l'esprit propres à celui-ci.
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